Le phénomène du jeu comme métaphore du monde

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Article

    • Pages : 163 à 178
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    • ISBN : 2-85816-803-2
    • ISSN : 1148-9227
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    • Date de création : 04-01-2011
    • Dernière mise à jour : 04-01-2011

    Résumé

    Français

    En tant qu’expérience originaire du sens de l’existence ou symbole du non-sens originel du monde, le jeu humain est un objet de la phénoménologie dont l’importance et l’enjeu n’ont pas été suffisamment mesurés. Cette étude comparative se propose d’en ranimer l’examen descriptif à partir des implications que Eugen Fink et Jan Patocka tirent du jeu que Héraclite et Nietzsche concevaient déjà comme métaphore cosmique. – Le jeu suppose un souci de faire du monde un thème ou un problème. Mode spécifique du mouvement d’enracinement dans l’existence, il ouvre la conscience au possible, et par là-même à la liberté qu’a l’esprit de se distancier du réel. Une telle séparation permet une véritable relation au tout, l’homme pouvant alors se considérer comme participant au grand jeu du monde. En ce sens, il change de statut : il n’est plus seulement dans le monde comme les autres étants, il entre dans un rapport essentiel avec lui. Et le jeu exprime, sous forme sacrée ou esthétique, une attitude problématique devant l’apparition des étants mondains – le jeu artistique n’en est-il pas lui-même la représentation ? Le jeu est donc le symbole du conflit entre individuation et altération, la métaphore du paradoxe de Polémos unifiant les adversaires dans le temps et l’Histoire. Ph. M.