À la source de cet ouvrage, un constat : «tous les grands mouvements philosophiques du vingtième siècle, aussi divergents soient-ils, trouvent leur origine dans des œuvres qui sont autant de basculements décisifs, autour de 1900, ces œuvres et basculements philosophiques rayonnant d’ailleurs, au-delà de la philosophie, dans tous les domaines de la pensée notamment la science, l’art, la politique. […] Pouvait-on y voir, à titre d’hypothèse, un bref moment où, sans se confondre dans un consensus vague, les œuvres les plus opposées partagent à leur origine même un certain nombre de problèmes communs, sans lesquels on ne pourrait comprendre ni leur singularité, ni leur relation ? » (p. 8). Y a-t-il un lien entre les œuvres de Husserl, Freud, Bergson, Russell, Durkheim … , toutes apparues autour de 1900 ? Peut-on parler d’un «Moment 1900 en philosophie» ? Telle est la question posée par ce livre, dans son unité et sa diversité : – diversité, car il s’agit d’études menées par les meilleurs spécialistes sur des œuvres philosophiques, mais aussi scientifiques, esthétiques et politiques ; – unité, puis-que l’hypothèse qui organise l’ensemble est reprise et discutée dans des textes entre lesquels se tissent donc des liens multiples, invitant le lecteur à autant de parcours. – Introduction : F. Worms, «Le moment 1900 en philosophie : une hypothèse et sa mise à l’épreuve». – Partie I. «Un moment philosophique, entre logique et métaphysique» : – F. Worms, «Bergson et ses contemporains : le problème philosophique de l’homme entre vie et connaissance» ; – Bertrand Saint-Sernin, «L’idée de conversion intellectuelle selon Alain, Brunschvicg et Blondel» ; – Bernard Bourgeois, «La société des philosophes en France en 1900» (Chap. 1, Un moment métaphysique ?) ; – Jocelyn Benoist, «Le problème de la référence au début du XXe siècle. Essai de philosophie comparée» ; – Ali Benmakhlouf, «Russell, Frege, Whitehead, l’indétermination du langage» ; – François De Gandt, «Göttingen 1901 : Husserl et Hilbert» ; – Jean-Michel Salanskis, «La figure du continu temporel» ; – Denis Thouard, «Dilthey et la naissance de l’herméneutique en 1900» (Chap. 2, Un moment logique et herméneutique ?). – Par-tie II. «Un moment philosophique, entre sciences de la nature et sciences de l’esprit» : – Anouk Barberousse, «Le nouveau visage du hasard» ; – Robert Locqueneux, «Henri Bouasse : Ether, quanta & physique des principes» ; – Bernadette Bensaude-Vincent, «L’énergétique d’Ostwald» ; – Anastasios Brenner, «Le conventionnalisme : crise de la physique et réflexion philosophique. Poincaré, Duhem, Le Roy (Chap. 1, Un moment philosophique à l’épreuve de la physique)» ; – Pierre Hum, «Ribot, l’oubli fait biologique ou fait psychologique ?» ; – Jean-Claude Dupont, «Le tournant 1900 dans la pensée physiologique» ; – Pierre Henri Castel, «La Traumdeutung offrait-elle en 1900 une solution aux problèmes de la psychopathologie ?» (Chap. 2, Un moment philosophique à l’épreuve des sciences de la vie et de la pensée). – Partie III. «Un moment philosophique entre esthétique et politique» [Les articles de cette dernière partie, dont le thème n’appartient pas à la philosophie des sciences, n’ont pas été dépouillés dans la Table Articles. Ils sont cités ici pour information]: – Catherine Kintzler, «Bergson et Freud, théoriciens classiques du rire» ; – Anne Simon, «Le côté phénoménologique de Proust (Proust et Husserl)» ; – Philippe Sabot, «Gide disciple de Nietzsche ? L’Immoraliste en 1902» ; – Isabelle Kalinowski, «La littérature comme pathologie» ; – Joëlle Caullier, «Musiques pour la fin du temps» ; – Antonia Soulez, «La forme en philosophie et en musique : Wittgenstein et Schoenberg» (Chap. 1, Un moment philosophique pour l’esthétique ?) ; – Laurent Fedi, «Entre organicisme et individualisme, la concurrence des philosophies sociales, en France, vers 1900» ; – Frédéric Keck, «Le débat sur La Morale et la science des mœurs de Lévy-Bruhl (1903). Le problème moral, entre philosophie et sociologie» ; – Bruno Antonini, «Méthode philosophique et politique ou les fondements métaphysiques du socialisme chez Jean Jaurès ; – Marc Crépon, «Les promesses d’un mot : la grève générale. Sorel lecteur de Nietzsche» (Chap. 2, Un moment philosophique pour la politique ?). M.-M. V.
De : Frédéric WORMS
Pages 7 à 14
De : Frédéric WORMS
Pages 21 à 41
De : Bertrand SAINT-SERNIN
Pages 43 à 61
De : Bernard BOURGEOIS
Pages 63 à 79
De : Jocelyn BENOIST
Pages 83 à 100
De : Ali BENMAKHLOUF
Pages 101 à 115
De : François de GANDT
Pages 117 à 143
De : Jean-Michel SALANSKIS
Pages 145 à 167
De : Denis THOUARD
Pages 169 à 184
De : Anouk BARBEROUSSE
Pages 189 à 196
De : Robert LOCQUENEUX
Pages 197 à 207
De : Bernadette BENSAUDE-VINCENT
Pages 209 à 226
De : Anastasios BRENNER
Pages 227 à 234
De : Pierre HUM
Pages 237 à 251
De : Jean-Claude DUPONT
Pages 253 à 263
De : Pierre-Henri CASTEL
Pages 265 à 281