Issu d’un travail de séminaire, cet ouvrage collectif interroge la pensée par cas, thème retenu en raison de la pertinence épistémologique que retrouve aujourd’hui une réflexion longtemps délaissée. «La pensée par cas ne s’illustre ni ne se discute comme la pensée des généralisations dont les démarches, plus ou moins complexes, s’inscrivent cependant dans un système fermé de définitions et de règles opératoires». Le problème n’est pas nouveau, comme en attestent dans le long terme des exemples tels que les casuistiques morales, religieuses, juridiques, ou la démarche clinique associée à la tradition médicale. Ces formes anciennes illustrent de façons diverses une voie qui diffère à la fois des déductions formellement nécessaires et de l’expérimentation qui procède par réitération des observations dans des conditions contrôlées. Avec l’usure des grands paradigmes naturalistes ou logicistes, le souci d’une interprétation circonstanciée des singularités étend ses effets méthodologiques à la plupart des sciences de l’homme. Il impose d’associer la particularisation des énoncés aux changements de contextes sur lesquels doit statuer la pensée par cas, et rappelle l’implication réciproque entre l’articulation d’une théorie et la stratégie d’une enquête. – J.-C. Passeron, J. Revel, “Penser par cas. Raisonner à partie de singularités” ; – Yan Thomas, “L’extrême et l’ordinaire. Remarques sur le cas médiéval de la communauté disparue” ; – Karine Chemla, “Le paradigme et le général. Réflexions inspirées par les textes mathématiques de la Chine ancienne” ; – Albert R. Jonsen, Stephen Toulmin, “À quoi sert la casuistique” ; – Serge Boarini, “Collection, comparaison, concertation. Le traitement du cas, de la casuistique moderne aux conférences de consensus” ; – Francis Zimmermann, “La casuistique dans la bioéthique américaine” ; – Jean-Philippe Antoine, “Les Vies de Vasari, l’histoire de l’art et la «science sans nom» des cas” ; – Jacqueline Carroy, “L’étude de cas psychologique et psychanalytique (XIXe siècle-début du XXe siècle) ; – Pierre Livet, “Les diverses formes de raisonnement par cas” ; – Claude Imbert, “Le cadastre des savoirs. Figures de connaissance et prises de réel”. – Notes bas de page ; – Index sélectif des notions et des noms propres ; – Résumés / abstracts des articles en français et en anglais. M.-M. V.
De : Jean-Claude PASSERON
Pages 9 à 44
De : Yan THOMAS
Pages 45 à 73
De : Karine CHEMLA
Pages 75 à 93
De : Albert R. JONSEN
Pages 95 à 127
De : Serge BOARINI
Pages 129 à 157
De : Francis ZIMMERMANN
Pages 159 à 170
De : Jean-Philippe ANTOINE
Pages 171 à 199
De : Jacqueline CARROY
Pages 201 à 228
De : Pierre LIVET
Pages 229 à 253
De : Claude IMBERT
Pages 255 à 279