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The Modularity of mind. An essay on faculty psychology
Jerry Alan FODORÉditeur : The MIT Press - 1983
Philosophie des sciences
Bertrand SAINT-SERNIN, Daniel ANDLER, Anne FAGOT-LARGEAULTÉditeur : Gallimard - 2002
Le Mot et la chose
Willard Van Orman QUINEÉditeur : Flammarion - 1999
La Philosophie des sciences au XXe siècle
Anouk BARBEROUSSE, Max KISTLER, Pascal LUDWIGÉditeur : Flammarion - 2000
Langage et cognition. Introduction au programme minimaliste de la grammaire générative
Jean-Yves POLLOCKÉditeur : Presses Universitaires de France - 1997
Les Théories de la connaissance
Jean-Michel BESNIERÉditeur : Presses Universitaires de France - 2005
Méthodes logiques pour les sciences cognitives
Sous la direction de Jacques DUBUCS, François LEPAGEÉditeur : Hermès Science Publications - 1995
Omniscience logique et frictions cognitives
Jacques DUBUCSSous la direction de Daniel ANDLER, Pierre JACOB, Joëlle PROUST, François RÉCANATI, Dan SPERBERDans Épistémologie et cognition - 1992
Philosophy and Contemporary Biological Research
Claude DEBRUSous la direction de Jean GAYON, Anastasios BRENNERDans French Studies in the Philosophy of Science. Contemporary Research in France - 2009
Philosophy of Cognitive Science
Daniel ANDLERSous la direction de Jean GAYON, Anastasios BRENNERDans French Studies in the Philosophy of Science. Contemporary Research in France - 2009
Genèse de quelques nouvelles sciences : de l'intelligence artificielle aux sciences de la cognition
Jean-Louis LE MOIGNESous la direction de Jean-Louis LE MOIGNEDans Intelligence des mécanismes, mécanismes de l'intelligence - 1986
L'approche psychologique de la cognition
Christian GEORGE, Jean-François RICHARDSous la direction de Jean-Louis LE MOIGNEDans Intelligence des mécanismes, mécanismes de l'intelligence - 1986
Psychologie cognitive, science de la cognition et technologie de la connaissance
Guy TIBERGHIENSous la direction de Jean-Louis LE MOIGNEDans Intelligence des mécanismes, mécanismes de l'intelligence - 1986
Quelques questions inhérentes à la compréhension du langage
Evelyne ANDREEWSKYSous la direction de Jean-Louis LE MOIGNEDans Intelligence des mécanismes, mécanismes de l'intelligence - 1986
Intelligence artificielle et sciences de la cognition. Les vingt-cinq premières années : 1956-1981 : (Petite chronologie)
Jean-Louis LE MOIGNESous la direction de Jean-Louis LE MOIGNEDans Intelligence des mécanismes, mécanismes de l'intelligence - 1986
La Situation cognitive
Jacques SCHLANGERÉditeur : Méridiens Klincksieck - 1990
Principe de charité et sciences de l'homme
Denis BONNAY, Mikaël COZICSous la direction de Thierry MARTINDans Les sciences humaines sont-elles des sciences? - 2011
Connaître les sciences cognitives. Tendances et perspectives
Francisco J. VARELAÉditeur : Seuil - 1989
The Cognitive Structure of Scientific Revolutions
Hanne ANDERSEN, Peter BARKER, Xiang CHENÉditeur : Cambridge University Press - 2006
Les savants croient-ils en leurs théories ? : Une lecture philosophique de l'histoire des sciences cognitives
Jean-Pierre DUPUYÉditeur : Éditions Quae - 2000
Les tentatives contemporaines de sémantique naturaliste et l'héritage peircien : Thèse de doctorat : Philosophie : Université Paris-Est Marne-la-Vallée : 2008, sous la direction de Claudine Tiercelin
Thomas MARTY
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Éditeur : - 2008
Représentationnalisme classique et représentationnalisme cognitif : essai d'épistémologie fonctionnelle des sciences cognitives : Thèse de doctorat : Philosophie : Université Michel de Montaigne – Bordeaux III : 2007, sous la direction de Jean Terrel
Cédric BRUN
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Éditeur : - 2007
Fonction naturelle et fonction morale
Jérôme RAVATSous la direction de Marc SILBERSTEIN, Gérard LAMBERTSous la direction de Marc SILBERSTEIN, Gérard LAMBERTDans Matière Première. Revue d'épistémologie - 2010
Une théorie naturaliste des phénomènes moraux est-elle possible ?
Nicolas BAUMARDSous la direction de Marc SILBERSTEIN, Gérard LAMBERTSous la direction de Marc SILBERSTEIN, Gérard LAMBERTDans Matière Première. Revue d'épistémologie - 2010
Le contrôle dans les systèmes à base de connaissances : contribution à l'épistémologie de l'intelligence artificielle
Bruno BACHIMONTÉditeur : Hermès Science Publications - 1994
La possibilité des nombres
Frédéric PATRASÉditeur : Presses Universitaires de France - 2014
La silhouette de l'humain : Quelle place pour le naturalisme dans le monde d'aujourd'hui?
Daniel ANDLERÉditeur : Gallimard - 2016
À quoi pensent les animaux ? : Comportements, cognition, émotions
Claude BAUDOINÉditeur : CNRS Éditions - 2019
This monograph synthesizes current information from the various fields of cognitive science in support of a new theory of mind. Most psychologists study horizontal processes like memory. Fodor postulates a vertical and modular psychological organization underlying biologically coherent behaviours. This view of mental architecture is consistent with the historical tradition of faculty psychology while integrating a computational approach to mental processes. One of the most notable aspects of Fodor’s work is that it articulates features not only of speculative cognitive architecture but also of current research in artificial intelligence. – Part I. Four accounts of mental structure; – Part II. A functional taxonomy of cognitive mechanisms; – Part III. Input systems as modules; – Part IV. Central systems; – Part V. Caveats and conclusions. M.-M. V.
Deux grandes tendances ont marqué le développement de la philosophie des sciences au XXe siècle : à l’analyse logique et sémantique des sciences entreprise par le Cercle de Vienne dans les années 1920, avec l’espoir d’en fonder l’unité et la validité au travers d’une méthodologie générale, s’est opposée, à partir des années 1970, une approche descriptive, attentive aux ruptures historiques et portée essentiellement par la réflexion sur les disciplines particulières : philosophies de la relativité, de la mécanique quantique, de la chimie, de la biologie, de la médecine, de l’économie, sont autant d’épistémologies régionales dont l’horizon n’est plus l’unité de la science. Or la marche du monde et l’action humaine rendent nécessaire l’articulation entre les diverses disciplines, au plan théorique comme pratique. Tel est donc l’enjeu de cet ouvrage : penser à la fois l’unité de la nature et la pluralité des sciences. – Le Premier Volume comprend la Première Partie, «Gnoséologie» : la philosophie des science y est étudiée comme discipline et comme corpus dans un triple horizon, – celui de la recherche historiquement située d’une philosophie de la nature (Chap. I, «Les philosophies de la nature»), – celui de l’intersubjectivité dans laquelle se déploie l’enquête scientifique (Chap. II, «La construction intersubjective de l’objectivité scientifique»), – celui d’une théorie naturelle de la connaissance, de ses procédures et de ses sources (Chap. III, «Processus cognitifs»). La Deuxième Partie, «Ordres de la nature», présente de manière synthétique les «épistémologies régionales» dont Whewell, Comte et surtout Cournot avaient dégagé le domaine propre : – le monde inorganique (Chap. IV, «L’ordre physico-chimique»), – le monde vivant (Chap. V, «L’ordre vivant»). [Cf. Suite au Volume II]. M.-M. V.
Reproduction au format de poche de la première traduction française (Paris : Flammarion, 1977, Coll. «Nouvelle bibliothèque scientifique»). – Ouvrage central de la philosophie analytique au XXe siècle, ce texte expose des thèses qui ont transformé l'héritage du positivisme logique et révolutionné la philosophie des sciences, de la logique, et du langage. Ces thèses portent respectivement sur : – 1. la sous-détermination des théories : les données de l'expérience ne déterminent pas une théorie unique de la réalité. La vérité est immanente au schème conceptuel, à notre langage et aux entités qu'il “pose”. Quine soulève ainsi la question du réalisme; – 2. l'indétermination de la traduction : il y a plusieurs traductions, empiriquement équivalentes et contradictoires, d'une autre langue dans la nôtre. La signification est un mythe. Quine introduit l'anthropologie dans la philosophie du langage et suscite un débat crucial dans la philosophie analytique (chez Kuhn, Davidson, Putnam, Rorty); – 3. la naturalisation : la recherche d'une notation logique est inséparable de la structuration du réel par notre schème conceptuel. La logique est “sur le même bateau” que les autres sciences. Après Quine, il n'y a plus de point de vue angélique, ni de philosophie première : la voie est ouverte pour le naturalisme contemporain et les sciences cognitives. – Chap. I, Langage et vérité; – Chap. II, Traduction et signification; – Chap. III, L'ontogénèse de la référence; – Chap. IV, Les caprices de la référence; – Chap. V, L'embrigadement; – Chap. VI, La fuite loin des intentions; – Chap. VII, Décision ontique. M.-M. V.
Privilégiant les interactions entre la philosophie des sciences et la métaphysique, la philosophie de l’esprit et les sciences cognitives, l’ouvrage a pour but de présenter, dans un ordre logique plutôt que chronologique, les principaux problèmes aujourd’hui en débat dans le domaine de la philosophie des sciences. La thèse est que le rapport de la philosophie aux sciences n’est pas un rapport d’extériorité. Loin d’être en rupture avec l’activité scientifique, la pensée philosophique la prolonge de façon critique et réflexive. La philosophie des sciences du XXe siècle est ainsi une philosophie “scientifique” des sciences, qui adopte des exigences de rigueur et une démarche méthodologique analogues à celles à l’œuvre dans la science elle-même. – Chap. I, Le fondement empirique (L’idée d’un fondement certain de la science et le Cercle de Vienne; Les trois thèses de Carnap; Les réfutations de Neurath; La nouvelle position de Carnap; Conclusion); – Chap. II, Le problème de l’induction (Inférences inductives et déductives; L’appel aux lois de la nature; Les émeraudes “vleues” de Goodman; Le paradoxe de la confirmation de Hempel; Le paradoxe des règles selon Wittgenstein et Kripke; Quelques tentatives récentes pour résoudre le problème de l’induction); – Chap. III, La connaissance incertaine (La science, monde de certitude et de nécessité ?; La mise en théories du hasard; Le modèle laplacien de la connaissance scientifique; Le modèle bayesien du raisonnement scientifique); – Chap. IV, Les lois de la nature (Qu’est-ce qu’une loi ?; Confirmation, explication, conditionnels contrefactuels; Détermination de la nomicité en fonction des théories scientifiques existantes; L’approche réaliste); – Chap. V, Explication et causalité (L’explication déductive-nomologique; Précédence temporelle de l’explanans sur l’explanandum ?; Explication et prédiction; Explications non causales; Épisodes explicatifs; Approches nouvelles de la causalité; Explications statistiques et causalité probabiliste); – Chap. VI, La mise à l’épreuve du monde (Expérience et connaissance : la perspective traditionnelle; Critiques de la perspective traditionnelle; Harvey et la circulation sanguine; Le seau de Newton; La place des expériences dans l’argumentation scientifique); – Chap. VII, La dynamique de la science (D’une théorie à l’autre; Une évolution tourmentée; Comment faire la science de la science ?; La phobie de l’illusion rétrospective; Changement scientifique et vérité); – Chap. VIII, Pour une approche cognitive des sciences (De l’épistémologie naturalisée à la philosophie des sciences naturalisée; L’observation et l’hypothèse de la modularité; Confiance, communication et rationalité; Changement conceptuel et développement cognitif); – Chap. IX, Unité ou pluralité des sciences ? (Science et ontologie; La conception classique de la réduction; Le problème des principes-ponts et la multi-réalisabilité; Physicalisme et survenance; Matérialisme non réductionniste et explication); – Chap. X, Le corps et l’esprit (L’esprit et l’ordinateur; La conception fonctionnaliste des propriétés mentales; Le fonctionnalisme face au problème de la causalité mentale; La modularité de l’esprit, ou le fonctionnalisme en action). M.-M. V.
Le programme minimaliste de la grammaire générative, développé sous l'impulsion de Noam Chomsky, est l'une des approches cognitivistes les plus influentes dans le monde en linguistique contemporaine. Langage et cognition met ce programme en perspective à travers l'évolution de la grammaire générative depuis les années 1950, du point de vue des propriétés linguistiques et psychologiques dégagées. Sont ainsi présentés les outils conceptuels fondamentaux d'un modèle qui vise à isoler, à travers l'étude détaillée d'un nombre de langues aussi grand que possible, les propriétés universelles d'un module particulier de l'appareil conceptuel humain, sa faculté de langage. L'ouvrage, préfacé par Noam Chomsky, dresse un tableau actualisé des résultats issus des multiples travaux de grammaire générative, en soulignant leurs apports aux sciences cognitives, notamment à la linguistique et à la psychologie cognitive. – Chapitre 1. - De l’objet de la linguistique : 1. La linguistique comme branche de la psychologie cognitive; 2. Propriétés élémentaires de la langue interne; 3. Modules de la langue interne. – Chapitre 2. - De la faculté de langage : 1. Langue interne et acquisition; 2. Langue interne et faculté de langage; 3. Savoir linguistique et performance langagière. – Chapitre 3. - Structures syntaxiques constituants : 1. Structures de constituants; 2. Nature psychologique des structures syntaxiques; 3. Constituants majeurs et têtes; Projections lexicales et projections fonctionnelles. – Chapitre 4. - Structures syntaxiques la phrase : 1. Introduction. La phrase : une catégorie exocentrique ternaire ?, 2. La phrase : structure hiérarchique; 3. Tête de la phrase. – Chapitre 5. - Lexique et représentations syntaxiques : 1. Introduction : lexique et syntaxe; 2. Le lexique mental. – Chapitre 6. - L’interface lexique-syntaxe : 1. Principe de projection et critère thématique; 2. Rôles thématiques et positions thématiques; 3. Positions thématiques. – Chapitre 7. - Représentations et computations syntaxiques : 1. Introduction. Niveaux de représentation syntaxiques; 2. De D-structure à S-structure; 3. D-structure, S-structure et catégories vides; 4. Du lexique à la D-structure. – Chapitre 8. - Structures syntaxiques et coréférence la théorie du liage : 1. Introduction : syntaxe de la coréférence; 2. Théorie du liage. M.-M. V.
Le présent ouvrage pose en préambule qu'une théorie de la connaissance s'accorde sur la distinction entre le sujet qui connaît et l'objet à connaître. Philosophes et hommes de science considèrent que la connaissance est un problème exigeant des théories. Élaborer une théorie de la connaissance, c’est dès lors s’attacher à démonter les mécanismes producteurs de savoir, à identifier les présupposés théoriques et les implications métaphysiques qui en règlent l’exercice. Mais c’est aussi interroger les dimensions métaphysiques et éthiques que révèle tout acte de connaître. Cet ouvrage se propose de présenter et d’expliquer les modèles épistémologiques qui rendent compte de l’acquisition des connaissances. Il situe, par ailleurs, l’apport contemporain des sciences cognitives dans le sillage des conceptions philosophiques traditionnelles. – La Première Partie, «Connaître la connaissance», brosse la controverse philosophique sur la connaissance: Chap. I, Antécédents philosophiques; Chap. II, Anatomie des théories; Chap. III, Pour ne pas en finir avec la science. – La Seconde Partie, «Métaphysique de la connaissance», s'efforce d'exprimer une métaphysique de la connaissance et l'exploration de nouveaux liens. : Chap. I, Les paradoxes de la cognition; Chap. II, Recherche et religiosité. M.-M. V.
Cet ouvrage présente un état de l’art dans le domaine des méthodes logiques pour les sciences cognitives. Destiné aux linguistes, informaticiens et spécialistes d’intelligence artificielle, mais aussi aux philosophes, psychologues et chercheurs en sciences sociales, il se construit autour d’un triple objectif : – 1, être complet : loin de se cantonner aux problèmes traditionnels de l’intelligence artificielle, il aborde l’étude du raisonnement taxinomique, la description formelle des systèmes de croyances dans une société d’agents, et la théorie des actes du langage; – 2, être actuel : plusieurs chapitres constituent la première exposition systématique en langue française de méthodes qui n’ont pas dix ans d’âge, comme la théorie des structures de connaissance, ou encore la planification déductive; – 3, «mettre les idées aux commandes» : une large place est donnée non seulement à la justification informelle des méthodes présentées, mais aussi à une réflexion critique et philosophique sur les problèmes posés et la manière traditionnelle de les aborder. – Partie I, «Logique et raisonnement» (chapitres 1 à 6); – Partie II, «Logique et représentation» (chapitres 7 à 11); – Partie III, «Logique et langage» (chapitres 12 à 16). [Voir détails dans le dépouillement des Articles]. M.-M. V.
Le problème de l’omniscience est souvent présenté comme un paradoxe, qui surgit lorsque l’on cherche à proposer ou à justifier des explications du comportement d’autrui qui reposent sur un principe d’«optimalité faible». L’auteur souligne l’importance du problème pour la philosophie, la psychologie et la théorie de l’action, et reformule le paradoxe dans le langage des mondes possibles. Il analyse ensuite les différentes issues proposées, rejetant la «solution héroïque» qui accorde l’omniscience et récuse notre intuition de son implausibilité, rejetant aussi, dans un second temps, la solution fondée sur l’idée de mondes doxastiquement possibles quoique logiquement impossibles. Il propose finalement de développer une théorie représentationnaliste, en accord avec les conceptions majoritaires en science cognitive, avec l’espoir que les difficultés soulevées dans ce cadre par les notions d’interprétation et de synonymie seront un jour résolues.
Contemporary biological (and biomedical) research has strongly influenced existing philosophical debates and has created new ones in the recent years in epistemology, general philosophy, and ethics. My purpose in this paper is not to review these debates, ranging from reductionism to human dignity, in general terms, but to argue about a possible and closer interaction between philosophy as such and biological research as such. This kind of interaction takes place more and more today in laboratories of cognitive science or in hospitals. Some years ago, at least in France, this happened more seldomly. I wish to present some historical and perhaps also more personal comments on this practice of “epistemology in the field”, or “philosophy within science”.
The rise of cognitive science in the last half-century has been accompanied by a considerable amount of philosophical activity. No other area within analytic philosophy in the second half of that period has attracted more attention or produced more publications. Philosophical work relevant to cognitive science has become a sprawling field (extending beyond analytic philosophy) which no one can fully master, although some try and keep abreast of the philosophical literature and of the essential scientific developments. Due to the particular nature of its subject, it touches on a multitude of distinct special branches in philosophy and in science. It has also become quite a difficult, complicated and technical field, to the point of being nearly impenetrable for philosophers or scientists coming from other fields or traditions. Finally, it is contentious: Cognitive science is far from having reached stability, it is still widely regarded with suspicion, philosophers working within its confine have sharp disagreements amongst themselves, and philosophers standing outside, especially (but not only) of non-analytic persuasion, are often inclined to see both cognitive science and its accompanying philosophy as more or less confused or even deeply flawed.
L'intelligence artificielle apparaît en 1956, après un siècle de maturation : G. Boole (pour la logique) et Ch. Babbage (pour le calcul) préparent le terrain qu'occuperont A. Turing (la théorie de la computation) et C. Shannon (la théorie de la communication), puis N. Wiener (la cybernétique) et J. von Neumann (la théorie des automates). L'ordinateur, cette machine à computer tous les types de symboles, peut alors apparaître : s'il peut automatiser les calculs numériques, ne peut-il aussi, «artificieuse machine», simuler les manifestations de l'intelligence ? Quelle intelligence ? Quelle connaissance de l'intelligence raisonnante ? Ces questions vont dès lors rayonner dans bien des disciplines scientifiques sous l'impulsion de chercheurs originaux, soucieux à la fois d'ouvertures épistémologiques et de réalisations opérationnelles : M. Minsky, J. McCarthy, A. Newell et H.A. Simon ... Les théories de la computation, en devenant des machines à computer des symboles, vont certes se développer pour elles-mêmes, suscitant l'essor contemporain de l'informatique, mais elles vont aussi susciter des interactions sans précédent dans leur rencontre avec les sciences de l'Homme et de la Société, puis avec les sciences de la vie : psychologie cognitive, linguistique computationnelle, logiques normatives, l'intelligence artificielle va susciter dans bien des domaines, en moins d'une génération, une sorte d'ébranlement épistémologique accompagné de l'apparition de nouveaux résultats, qui sont aussi de nouveaux produits : une ingénierie et une technologie de la cognition apparaissent aujourd'hui (systèmes à base de connaissances, systèmes experts, traduction assistée, etc.), mettant en valeur la constitution de nouveaux champs scientifiques que l'on reconnaît par une sorte de fédération de disciplines : les sciences de la cognition ne proposent-elles pas de déployer, à partir des énoncés fondateurs de l'intelligence artificielle, les bases d'un nouvel encyclopédisme ? Un encyclopédisme que symbolise, de façon sans doute un peu caricaturale, l'annonce de la «cinquième génération informatique».
Artificial intellignce appeared in 1956, after maturing for a century : G. Boole (logic) and Ch. Babbage (calculus) prepared the ground to be exploited subsequently by A. Turing (computation theory) and C. Shannon (theory of communication), followed by N. Wiener (cybernetics) and J. von Neumann (theory of automatons). The machine for computing all types of symbols, or computer, could henceforth make its appearence : since it could automize numerical calculations, could not this «crafty machine» also simulate the various manifestations of intelligence ? But, what intelligence ? And what knowledge of the intelligence which reasons ? These questions would henceforth get pride of place in numerous scientific disciplines under the impulse of original research workers with an eye on epistemological openings and operational achievements : M. Minsky, J. McCarthy, A. Newell et H.A. Simon ... It is true that the computation theories would develop for themselves and become symbol-computing machines, providing impetus to contemporary data-processing. But, they would also give rise to unprecedented interactions on encountering the sciences of Man and Society and, later, the life sciences : cognitive psychology, computational linguistics, normative logic. In different spheres and in less than a generation, artificial intelligence would create somewhat of an epistemological shake-up accompanied by new results, which also happen to be new products : cognitive engineering and technology are making their appearence today (knowledge-based systems, expert systems, assisted translation, etc.), highlighting new scientific fields which are recognizable from an association of disciplines : working on the guide-lines provided by artificial intelligence, cognitive science does, after all, propose to lay the foundations for a new encyclopaedic endeavour. The announcement of the «fifth generation computers» comes as a symbol, somewhat caricatural, of this endeavour.
On expose successivement différentes approches et différentes étapes dans l'étude du fonctionnement cognitif, en mettant chaque fois en parallèle l'interprétation qu'on peut en avoir sous l'angle des sciences de la cognition d'une part, de la psychologie d'autre part. On examine ainsi les niveaux d'analyse et d'explication, la méthodologie de l'étude du fonctionnement cognitif, la gestion des connaissances, les processus calculatoires, et le contrôle de l'activité. La conclusion exprime que l'emploi de principes communs aux sciences de la cognition et à la psychologie constitue un paradigme nouveau, et précise quelques points autour desquels se feront les développements futurs.
Different approaches and different stages in the study of cognitive functioning are successively reviewed. In so doing, one takes care to constantly draw a parallel between its understanding from the viewpoint of the cognitive science and that of psychology. One thus examines the levels of analysis and explanation, the methodology needed to study cognitive functioning, the handling of knowledge, computing processes and also the control of activity. The conclusion reveals that the use of principles common to both the cognitive science and psychology offers a new pattern, and it indicates some of the ideas around which further developments may be achieved.
On rappelle, au début, l'évolution qui a conduit de la psychologie du comportement à la psychologie cognitive. La seconde partie concerne une évolution différente : de la psychologie cognitive aux sciences de la cognition. On y définit cette nouvelle science par son objet (la connaissance) et par ses méthodes (expérimentales). Le rapport avec la technologie, c'est-à-dire avec des applications dont on admet les limites, mais dont on doit reconnaître les succès (robotique, systèmes experts, entre autres), conduit à une conclusion relativement optimiste, mais surtout confiante dans les potentialités de cette nouvelle science-carrefour.
At the outset, one recalls the evolution from the psychology of behaviour to cognitive psychology. The second part concerns a different evolution, namely from cognitive psychology to the cognitive science. This new science is defined in terms of its objective (knowledge) and its (experimental) methods. Its relation to technology, and especially to applications whose limits are obvious, even though their success must be acknowledged (robotics, expert systems, among others), makes it possible to conclude on a relatively optimistic note, and especially with confidence in the potentials of this new cross-road science.
L'étude de la compréhension du langage est abordée à partir de quelques repères présentés en se fondant aussi bien sur des observations linguistiques très courantes que sur certains phénomènes marginaux. Sur le plan méthodologique, la détermination de ces repères met en œuvre, conjointement, intelligence artificielle et psychologie. Par exemple, pour la lecture, on a recours à l'intelligence artificielle pour mettre en relief, avec la «synthèse de la parole» (lecture par ordinateur), de nombreux problèmes inhérents à la compréhension de l'écrit. L'interprétation de ces phénomènes, ainsi que celle d'un certain nombre d'expériences psycholinguistiques et neurolinguistiques, est difficile avec les théories traditionnelles qui se fondent sur «l'accès» aux significations des mots; elle implique un cadre théorique fondé sur la notion d'émergence de la compréhension. On définit, dans ce cadre, en interaction avec des concepts développés en intelligence artificielle, la notion de pré-compréhension qui permet de rationaliser les phénomènes présentés.
An approach of the study of language comprehension based on the assessment of theoretical relevance of certain frequent or relatively unfrequent cognitive phenomena is outlined. From a methodological viewpoint, this assessment requires recourse conjointly to artificial intelligence and psychology. For example, with respect to reading, recourse is made to artificial intelligence to highlight, with «speech synthesis» (computer reading), a number of problems inherent in the comprhension of written material. The interpretation of these phenomena as well as of diverse psycholinguistic and neurolinguistic experiments is incompatible with traditional theories of language comprehension based on «access» to word meaning and favors, instead, a theoretical framework based on the notion of the emergence of comprehension. In this framework and in interaction with concepts developed in artificial intelligence, the notion of pre-understanding is defined which permits the taking into account of the phenomena presented.
Cette chronologie vise exclusivement à fournir quelques repères classiques du développement de l'intelligence artificielle, entre les bornes 1956 (date de naissance officielle de la discipline au séminaire de Dartmouth) et 1981 (date de sa popularisation définitive dans les institutions scientifiques et industrielles par l'annonce du projet japonais d'informatique de cinquième génération). Dans ce dossier initialement rédigé à l'intention de lecteurs francophones, une importance relative est délibérément donnée aux événements de l'histoire de l'IA intervenus dans les communautés scientifiques francophones, plus aisément «repérables» a priori.
Quelqu'un sait quelque chose, voilà la situation de départ de toute problématique cognitive. Dans toute situation cognitive, un sujet connaissant se trouve en relation cognitive avec un objet connu. Contrairement à l'approche analytique suivie par les disciplines cognitives classiques — logique, épistémologie, psychologie cognitive, et aujourd'hui l'intelligence artificielle — qui détachent l'objet de leur recherche de son contexte d'origine, la démarche de ce livre est intégrante. Elle entend ne pas couper la problématique cognitive des situations cognitives effectives dans lesquelles cette problématique prend corps et se déploie. – Chapitre 1. Qu'est-ce qu'une situation cognitive ?; – 2. Les articulations d'une de la situation cognitive; – 3. L'objet de savoir; – 4. Connaissance de soi; – 5. La connaissance de soi de la Monade; – 6. La connaissance de non-soi; – 7. Le savoir dans la situation cognitive; – 8. Modulations cognitives; – 9. La relation sujet connaissant/objet de savoir; – 10. La relation sujet connaissant/savoir; – 11. Modulations cognitives externes.
Adopter le principe de charité, c'est avoir une approche systématique de l'homme en tant qu'animal rationnel «pour étudier la rationalité en elle-même» (p. 119). Une telle position de principe rend donc possible l'élaboration de modèles de rationalité articulant des contraintes de rationalité, c'est-à-dire « les règles générales que doivent respecter les états mentaux et les comportements d'un être rationnel » (p. 119). De prime abord, l'enjeu d'un tel principe semble être de montrer l'intérêt épistémologique de l'hypothèse de rationalité, c'est-à-dire d'une étude systématique de l'homme en tant qu'animal rationnel dont les comportements répondent aux contraintes de rationalité : car une telle hypothèse semble permettre « d'asseoir les sciences de l'homme sur des modèles – les modèles de rationalité. » (p. 121) L'objectif de cet article est d'examiner les conditions d'une remise en question du principe de charité et les conséquences épistémologiques qu'elle implique d'après les résultats auxquels conduisent les sciences cognitives, et en particulier, la théorie de la simulation, « laquelle pose que les mécanismes d'interprétation et de compréhension des comportements d'autrui passent (...) par une opération de simulation grâce à laquelle celui qui cherche à comprendre ces comportements se met mentalement dans une situation analogue à celle d'autrui. » (p. 12)
F. F.
Titre original : Cognitive Science. A Cartography of Current Ideas, 1988. Ce manuscrit n'a jamais été publié comme tel. Des fragments de ce texte ont paru sous les titres suivants : – «The Science and Technology of Cognition : Emergent Directions», in J.L. Roos, dir., Economics and Artificial Intelligence, premier symposium international du IFAC (International Federation of Automatic Control), New York : Pergamon Press, p. 1-9; – «Perception and the Origin of Cognition : A Cartography of Current Ideas», in F.J. Varela and J.-P. Dupuy, dir., Understanding Origin : Ideas on the Origins of Life, Mind and Society, Stanford International Symposium (à paraître). Certaines parties des chapitres 3, 4 et 5 ont été adaptées d'un ouvrage en cours : Varela F.J. and Thompson E., Worlds without Grounds : Cognitive Science and Human Experience (à paraître). – Un nouveau continent du savoir émerge aujourd'hui, celui des sciences cognitives. Au carrefour de l'informatique, de la neurobiologie et de la psychologie, se construit une approche unifiée des phénomènes de perception, de (re)connaissance et de compréhension. Le fonctionnement de l'esprit humain, le comportement animal et les performances de l'ordinateur se retrouvent ainsi analysés dans une visée commune. L'intérêt conceptuel de ces recherches, comme l'importance technologique de leurs applications, en font sans doute le développement scientifique majeur de cette fin de siècle. Francisco Varela dresse ici un panorama des sciences cognitives. A partir de leur jeune mais complexe histoire, il analyse leurs perspectives actuelles et discute les grands courants orthodoxes-cognitivistes, connexionnistes ou autre qui parcourent ce domaine. Introduction aux sciences cognitives, ce livre est aussi une prise de position sur leur évolution. En parfaite cohérence avec la position enactive de l'auteur, informer et transformer ici vont de pair. – 1. Pourquoi cet essai ?; – 2. Première étape. Les jeunes années; – 3. Deuxième étape. Les symboles : l'hypothèse cognitiviste; – 4. Troisième étape. L'émergence : une alternative à l'orientation symbolique; – 5. Quatrième étape. L'enaction : une alternative à la représentation. – Conclusions.
Thomas Kuhn's Structure of Scientific Revolutions became the most widely read book about science in the twentieth century. His terms 'paradigm' and 'scientific revolution' entered everyday speech, but they remain controversial. In the second half of the twentieth century, the new field of cognitive science combined empirical psychology, computer science, and neuroscience. In this book, the recent theories of concepts developed by cognitive scientists are used to evaluate and extend Kuhn's most influential ideas. Based on case studies of the Copernican revolution, the discovery of nuclear fission, and an elaboration of Kuhn's famous 'ducks and geese' example of concept learning, the volume offers new accounts of the nature of normal and revolutionary science, the function of anomalies, and the nature of incommensurability. – Contents : – 1. Revolutions in science and science studies; – 2. Kuhn's theory of concepts; – 3. Representing concepts by means of dynamic frames; – 4. Scientific change; – 5. Incommensurability; – 6. The Copernican revolution; – 7. Realism, history and cognitive studies of science.
Bousculant les frontières entre disciplines, entre philosophie et sciences, entre sciences de la nature et sciences humaines, entre sciences et techniques, les sciences cognitives représentent l'une des aventures intellectuelles les plus stimulantes de la seconde moitié du XXe siècle. Jean-Pierre Dupuy, à la fois acteur et observateur de cette aventure cognitiviste, en retrace ici une histoire critique. Notice de l'éditeur
Cette thèse aborde un sujet très débattu dans la philosophie de l’esprit et les sciences cognitives contemporaines : la naturalisation de l’intentionnalité en vue d’une théorie générale de la signification exprimable dans les prédicats des sciences naturelles. La première partie expose comment, à partir des années 1960 a évolué le programme collectif de naturalisation, depuis le fonctionnalisme jusqu’à ce qu’on peut appeler le « tournant naturaliste » du début des années 1970 dû à l’essor des sciences cognitives et à une forte remise en cause du fonctionnalisme, notamment en ce qui concerne la prise en compte de l’indexicalité des significations (Kripke 1971, Putnam 1975). La deuxième partie expose les deux types de stratégies qui s’esquissent alors au début des années 1980 : d’une part la voie de la « sémantique informationnelle » (SI) (initiée par Fred Dretske et poursuivie aussi par Jerry Fodor, ce dernier défendant un symbolisme cérébral) où il s’agit de fonder l’intentionnalité sur des rapports nomologiques informatifs. D’autre part la voie de la « téléosémantique » (TS) (initiée par Ruth G. Millikan, suivie notamment par David Papineau) qui consiste à expliquer le développement de l’intentionnalité jusqu’à la cognition conceptuelle à partir de contraintes évolutionnistes. La troisième partie opère un « tournant sémiotique » en examinant la théorie logique et métaphysique des signes chez Charles S. Peirce (1845-1914), dont Millikan déclare s’être initialement inspirée. Il s’agit de montrer que la conception peircienne de l’intentionnalité, qui conçoit celle-ci comme un processus inférentiel réalisé dans des signes fonctionnant de manière iconique, est effectivement la voie permettant de fonder une nouvelle conception de la représentation symbolique qui évite d’avoir à assumer les présupposés métaphysiques du cognitivisme computationnel propres à la SI ; cela en développant une notion de signe naturel qui rend compte des faits découverts par les sciences cognitives sans tomber pour autant dans le psychologisme. La quatrième partie constitue alors l’ébauche de ce que pourrait être une philosophie de l’esprit élaborée à partir du concept écologique de signe cognitif, celui-ci comportant une dimension logique (une relation triadique, au sens où l’entend la logique des relatifs de Peirce) et une dimension proprement comportementale (également triadique, mais dépourvue d’auto-contrôle : ce pour quoi on crée le concept d’Image comportementale). Un examen sur la question de l’indexicalité montre que la bonne appréhension du problème consiste en effet à bien penser l’articulation entre les fonctions indexicales et iconiques du signe, qui ne prend la forme d’un rapport contrôlé d’intentionnalité seconde que dans le cadre d’un système symbolique régi par des conventions syntaxiques.
The subject of this thesis is the naturalizing project of intentionality, i.e. a theory of meaning expressible in natural sciences predicates. Part I expose the functionalist program in the 1960’ and its calling into question during the 1970’ by the development of cognitive sciences and indexicality problem (Kripke 1971, Putnam 1975). Part II is devoted to the alternative strategies developed since the beginning of the 1980’. In one hand : the “information semantics”, i.e. a nomic grounded semantics initiated by Fred Dretske (followed by Jerry Fodor). On the other hand: the “teleosemantics” of Ruth G. Millikan (followed by David Papineau) which seeks to found the theory of cognition on evolutionary constraints. Part III proceeds to a “semeiotic turn” by analyzing the logical and metaphysical theory of signs of Charles S. Peirce (1845-1914), one of the most prominent sources of Millikan’s thesis. Indeed, Peirce’s conception of cognition as an inferential process grounded in iconic signs is the very way of a naturalistic theory of symbols which symmetrically avoids the metaphysical prejudices of computational cognitivism and psychologism. Then Part IV try to sketch out the project of an ecological theory of mind based on the concept of a multi-functional intentional sign (a sign of which the inferential function of self-control is not reducible to the simpler behavioural functions). In this part we argue in favour of a new behavioural concept : the “Image”. A last development concerning the indexicality problem tends to prove that the matter consists in an adequate description of the relations between iconic and indexical functions in the sign, by which it is possible to understand the specificity of syntactical and conventional systems of expression.
Les philosophes qui défendent le cadre épistémologique classique des sciences cognitives (au premier rang desquels J. Fodor et N. Chomsky), comme leurs adversaires (de Haugeland à Putnam) font référence à une doctrine épistémologique de l’âge classique issue de la philosophie de Descartes – et développée par Locke et Hume – faisant reposer la vie mentale sur la manipulation d’idées. Pour les philosophes cognitifs, la Théorie Computo-Représentationnelle de l’Esprit (TCRE) qui sous-tend les sciences cognitives, ne serait qu’une redécouverte de la « way of ideas » des empiristes anglais. Dans le même esprit, de nombreuses attaques formulées à l’encontre des sciences cognitives reprennent des critiques visant les formes classiques de représentationnalisme. Cette thèse examine précisément l’usage qui est fait par les philosophes cognitifs (et par leurs adversaires) de ces références aux doctrines représentationnalistes classiques, afin d’éclairer les débats actuels portant sur la TCRE. Après avoir caractérisé précisément la nature de la TCRE, les modalités rhétoriques et le contenu des références au représentationnalisme classique dans les débats autour de la TCRE, l'auteur montre que la reconstruction des thèses classiques par les représentationnalistes cognitifs et par leurs adversaires repose en fait sur une présentation imprécise des positions classiques, déterminée par des présupposés épistémologiques et métaphysiques souvent implicites. Nous mettons ensuite en évidence la richesse et la diversité des doctrines classiques afin d’identifier les leçons qui peuvent être tirées d’une relecture des représentationnalismes classiques pour les débats actuels autour de la TCRE. - Bibliographie, pp. 575-600.
Philosophers of mind frequently state that cognitive science is a kind of “rediscovery” of classical theories concerning the mind and its states and processes. For instance, N. Chomsky and J. Fodor claim their positions to be closer to those of Locke and Hume than to those of Watson, Hull or Skinner. Roughly speaking, Their Representational Theory of Mind (hereafter RTM), is said to share many features with the empiricist philosophies of mind of the late seventeenth and eighteenth centuries. This dissertation produces an overview of the classical representational doctrines in order to improve the current epistemological researches on the RTM by the addition of an historical survey. Doing so, the author not only intend to participate in the movement of interdisciplinary research to build a naturalized theory of the mind but also to enrich it with a critical view of its own philosophical origins. This acute examination of the classical theories of mental representation allows us to give a better analysis of the processes, subjects, aims and difficulties which the RTM has to deal with at the moment. - References, 575-600.
Cet article questionne la philosophie morale dans ses rapports avec la biologie de l’évolution, les sciences cognitives et la psychologie. - Bibliographie, pp. 238-239 ; Notice biographique, p. 239.
Cet article questionne la philosophie morale dans ses rapports avec la biologie de l’évolution, les sciences cognitives et la psychologie. - Bibliographie, pp. 279-284 ; Notice biographique, p. 284.
Un problème se pose dès lors qu'une conduite finalisée rencontre un obstacle à sa réalisation. L'élaboration de connaissances d'une part et la confection de techniques d'autre part apportent les médiations symboliques et instrumentales au moyen desquelles les hommes visent à résoudre les problèmes qui se posent à eux, c'est-à-dire à lever les obstacles bloquant leurs conduites. Tout problème ne peut donc être résolu que par l'intermédiaire de savoirs implicites (savoir-faire) ou explicites (connaissances). Or l'ordinateur, concrétisation d'une machine universelle de Turing, peut résoudre tout problème de façon automatique, à condition que la méthode de résolution du problème affronté soit traduite en procédures de calcul exécutables. De plus, toute connaissance est un savoir formaté dans un langage : ce langage pouvant être naturel ou artificiel. Lorsqu'un savoir est exprimé dans un langage naturel (le français par exemple), la connaissance produite est phénoménologique. En revanche, lorsqu'il est exprimé dans un langage artificiel (la logique ou les mathématiques), la connaissance produite est scientifique. Alors que les connaissances phénoménologiques sont signifiantes et renvoient à des expériences vécues, les connaissances scientifiques sont calculatoires : elles visent des objets construits théoriquement, ayant des propriétés logico-mathématiques en vertu desquelles ils peuvent être saisis comme des phénomènes mesurables. Ainsi, le mot électron, dès lors qu'il est employé dans le cadre de la physique théorique ne renvoie pas à un contenu pouvant être décrit de manière phénoménologique, mais à des équations qui mesurent la loi d'existence à laquelle son contenu est soumis. Les connaissances représentent donc des médiations entre un sujet connaissant et des objets connus et interviennent pour participer à la résolution des problèmes. Dès lors, un problème est modélisé à partir du moment où ses données sont exprimées sous forme de connaissances phénoménologiques ou scientifiques. La modélisation peut être informelle (lors de la construction du système de connaissances phénoménologiques renvoyant à la position du problème) ou formelle (lors de la construction du système de connaissances scientifiques correspondant aux données du problème), la modélisation formelle étant soit une mathématisation (synthèse de phénomènes) soit une formalisation (analyse de phénomènes). Or tous les problèmes ne sont pas logico-mathématiques. En effet les problèmes de la vie quotidienne ou de la vie pratique ne sont pas nécessairement logico-mathématiquement spécifiables et s'expriment systématiquement par des connaissances phénoménologiques. Dès lors, émerge le problème posé par les sciences cognitives : comment appréhender les connaissances phénoménologiques en termes de connaissances scientifiques ? Puis celui du cognitivisme computationnel : comment formaliser logiquement les connaissances phénoménologiques ? Et enfin celui du cognitivisme physique : comment mathématiser les connaissances phénoménologiques ? La résolution informatique de problèmes se décompose en deux grandes classes de problèmes : 1° celle pour laquelle on dispose de modèles mathématiques des contextes réels dans lesquels les problèmes se posent et 2° celle pour laquelle on ne dispose que d'une modélisation informelle à base de connaissances phénoménologiques. La seconde classe de problèmes forme l'objet d'étude de l'intelligence artificielle (IA). Dès lors l'IA est d'emblée confrontée au problème du contrôle, c'est-à-dire au problème de la bonne correspondance, au sein d'un système IA en fonctionnement, entre les représentations formelles qu'il manipule et les connaissances phénoménologiques qui leur sont associées. Ainsi, l'objectif de cet ouvrage est de contribuer à l'épistémologie de l'IA en dégageant les éléments d'une méthodologie du contrôle « fondée sur l'analyse théorique des connaissances phénoménologiques et de leurs représentations formelles ». La théorie de l'IA proposée par l'auteur, nommée artefacture, est une théorie originale permettant 1° d'articuler les connaissances et leur représentation et 2° de mettre en place une méthodologie du contrôle dans les systèmes à base de connaissances. Après avoir introduit le lecteur à sa problématique de la connaissance (chapitre 1), l'auteur expose le problème du contrôle dans la perspective de l'artefacture (chapitre 2). La première partie de l'ouvrage illustre cette méthodologie du contrôle (chapitres 3 à 5) ; la seconde (chapitres 6 à 8) en justifie le fondement théorique : l'artefacture. – Avertissement, p. v-vi ; Table des matières, pp. vii-xiv ; Liste des figures, pp. xv-xvi ; Liste des encadrés, pp. xvii-xviii ; Bibliographie, pp. 345-355 ; Index des notions, pp. 357-365.
F. F.
Cet ouvrage est une introduction historique, philosophique et épistémologique à la pensée arithmétique. Dans un premier chapitre l’auteur revient sur les origines de la pensée arithmétique en Occident, et présente les grandes figures de cette pensée : Thalès (coémergence de la formalisation démonstrative et de la réflexion arithmétique), les Pythagoriciens (mystique du nombre ou arithmologie), l’enrichissement présocratique de la pensée pythagoricienne (Héraclite et Parménide) et les premières métaphysiques systématiques érigées pour proposer des réponses (théorie des Idées de Platon et méréologie d’Aristote) aux problèmes posés par les premiers penseurs du nombre (chapitre 2). Dès lors, c’est au problème de la participation que nous introduit l’auteur (chapitre 3), soit à celui des rapports entre mathématiques et réalité. Trois positions relatives à ce problème sont alors analysées : la théorie des modèles ou sémantique mathématique, le nominalisme et le schématisme kantien. Or qui dit participation dit réalisme platonicien. Le chapitre 4 expose ainsi un argument célèbre se présentant comme une objection forte à la thèse de l’existence des Idées platoniciennes – l’argument du troisième homme – ainsi que ses diverses interprétations chez Alexandre d’Aphrodise (150-215), Bernard Bolzano et Bertrand Russell, dans la mesure où il introduit au rapport entre réalité des objets idéaux, nombre de ces objets et infinité de leur prolifération. Le chapitre 5 introduit au problème de l’unité du concept de nombre, au-delà de ses applications à des contextes discrets (analyse combinatoire) ou continus (géométrie, mécanique, etc.). Analysant les concepts de quantité, mesure et unité, il introduit à la dialectique des rapports entre le nombre et la grandeur. Le chapitre 6 traite quant à lui de deux types de nombres qui ont mis des siècles pour en acquérir le statut : le zéro et les nombres négatifs. Le chapitre 7 enchaîne sur les grandes extensions de domaines de nombres (nombres complexes et nombres algébriques). Les chapitres 8 à 10 font une histoire conceptuelle de l’une des périodes les plus riches de l’histoire du concept de nombre, à savoir la fin du XIXe siècle, exposant la théorie des ensembles de Cantor (chapitre 8), les principes du logicisme de Frege et sa philosophie des mathématiques (chapitre 9) ainsi que sa méthodologie (chapitre 10). Dès lors ce sont les réflexions sur les rapports entre arithmétique, logique, méthode axiomatique et problèmes de fondements des mathématiques qui sont abordés à travers les travaux de Dedekind, Hilbert et Gödel (chapitre 11). La mathématique, et en particulier l’arithmétique, est-elle reconductible à un unique canon ? C’est contre cette tendance réductrice que les sciences cognitives nous permettent actuellement de mieux comprendre les processus multiples par lesquels est mis en œuvre le « sens des nombres » (chapitre 12). Le chapitre 13 expose les trois points de vue husserliens sur l’arithmétique (psychologique, symbolique et algébrique) et sa philosophie de l’arithmétique. Le livre se termine sur les avancées majeures des mathématiques contemporaines qui ont été rendues possibles grâce au développement d’outils puissants comme les catégories et les diagrammes. Ils ont induit une transformation de notre compréhension des nombres grâce aux idées de construction, d’existence et d’unicité, liées à la notion de problème universel (chapitre 14). – Sommaire, pp. V-IX ; Épilogue, pp. 327-329 ; Bibliographie, pp. 331-336 ; Index nominum, pp. 337-340.
F. F.
Ce livre est organisé en cinq grands chapitres. Le chapitre un à la fois dépeint le naturalisme d’un point de vue philosophique, et le défend en mettant en avant une attitude naturaliste qui se traduit dans un engagement naturaliste. Les chapitres deux, trois et quatre, sont consacrés à trois domaines scientifiques à la fois distincts et connectés, respectivement : les sciences cognitives, les neurosciences et les approches évolutionnaires. Enfin, le chapitre cinq décrit une catégorie de phénomènes qui pour l’instant échappe aux méthodes du naturalisme (l’intelligence de l’agent), et, pour terminer, revient sur ce qui est présenté comme la meilleure attitude face au naturalisme. Le premier chapitre commence par décrire le naturalisme : d’abord, de manière générale, l’attitude naturaliste ; ensuite, les formes historiques du naturalisme avec notamment le premier naturalisme américain puis le retour du naturalisme dans la philosophie analytique ; enfin, de manière plus détaillée, le naturalisme contemporain sous ses formes ontologiques et/ou épistémologiques, plus ou moins systématiques, et surtout incarné dans un certain nombre de lieu de débat (la place du surnaturel, l’extension du domaine de la physique, la nature de la philosophie, etc.). L’auteur continue en abordant le problème central de la normativité et des tentatives pour la naturaliser : cybernétique, prise en compte plus générale des motivations et émotions, approche scientifique pas à pas des faits normatifs (avec l’exemple des psychopathologies et des erreurs de raisonnement). Ce deuxième temps débouche sur une difficulté : l’impossibilité de s’en remettre aux faits pour déterminer la réussite du naturalisme. Il en tire la question du dernier temps de la première partie : que faire du naturalisme ? Après avoir décrit des formes non-scientifiques, ordinaires, ou en tout cas libérales, de naturalisme, l’auteur s’engage dans une autre voie : retrouver l’esprit du naturalisme, une attitude naturaliste qui donne lieu à un engagement à la fois théorique et pratique, à des programmes de recherche. Le deuxième chapitre est consacré aux sciences cognitives et à leur volonté de naturaliser l’esprit. Dans un premier temps, l’auteur en retrace l’histoire en partant de la première cybernétique et du fonctionnalisme, et en abordant la question de l’implémentation dans le système nerveux central et plus généralement dans un système biologique lui-même inséré dans l’évolution. Dans un deuxième temps, l’auteur traite de la question centrale de l’intelligence et la théorie censée en rendre compte : la modularité, décrite dans son projet initial et dans ses différentes versions. Un point est particulièrement développé, celui de la part de l’inné dans la cognition. Dans un troisième temps, l’auteur décrit l’exigence faite aux sciences cognitives de prendre en compte l’intentionnalité, la conscience, la causalité mentale, d’un côté, et le corps, les affects, les émotions, le contexte, de l’autre. Le constat est fait d’une multiplication des théories sans grand consensus. Le troisième chapitre est consacré aux neurosciences. Pour commencer, l’auteur insiste sur l’apparence d’évidence de l’idée selon laquelle les neurosciences sont la science de l’esprit, écartant un certain nombre d’objections et décrivant l’essor des neurosciences cognitives. La doctrine neuronale est développée de manière plus détaillée notamment quant à la question des bases neuronales des fonctions mentales, avec la question du localisationnisme et du programme correspondantiste maximal. Dans un deuxième grand mouvement, l’auteur se penche sur la question de la neuro-imagerie, à la fois d’un point de vue historique et méthodologique, en faisant place à ses critiques, mais aussi à des découvertes non fondées sur la neuro-imagerie dans le domaine de la vision, des neurones-miroirs et de ce qui apparaît comme en-deçà ou au-delà des facultés (neuro-calcul et auto-compréhension de l’individu). Le chapitre se termine par une description des mises en cause du paradigme dominant des neurosciences cognitives et une réflexion plus générale sur le rapport entre neurosciences et sciences cognitives. Le quatrième chapitre est consacré aux approches évolutionnaires de l’homme et de la société. Dans un premier temps, après avoir dessiné les grandes lignes d’un évolutionnisme minimal, l’auteur décrit de manière détaillée la psychologie évolutionnaire, notamment sa version forte dans le « programme de Santa Barbara ». Face aux différentes critiques adressées à ce programme (concernant la théorie de l’évolution, la prise en compte du cerveau, l’utilisation de la modularité, etc.), il en défend la dimension heuristique en prenant trois exemples. Dans un deuxième temps, à partir de cette psychologie évolutionnaire, l’auteur s’attaque à la socialité profonde de l’homme : le but est de considérer l’évolution culturelle comme un phénomène naturel, en soulignant le rôle du cerveau social et d’un processus de coévolution gène-culture. La cinquième et dernière partie revient de manière plus générale sur l’attitude à adopter face au naturalisme. Dans un premier temps, l’auteur décrit un phénomène échappant pour l’instant aux méthodes du naturalisme : l’intelligence de l’agent, en insistant particulièrement sur la notion de contexte et sur le caractère approprié du comportement, pour rendre compte de la normativité en jeu. De cette limite à la naturalisation de l’individu, l’auteur tire un certain nombre de conclusions concernant la possibilité de naturaliser le réel, et finit en développant l’idée centrale d’un naturalisme critique. P. F.
The book is organised in five chapters. Chapter one both depicts naturalism in a philosophical point of view, and defends it pointing out a naturalistic attitude, which has to express in a naturalistic commitment. Chapters two, three and four, are devoted to three scientific domains, both distinct and connected, respectively: cognitive sciences, neurosciences and evolutionary approaches. Finally chapter five describes a category of phenomena, which escapes for the moment to naturalism’s methods (agent’s intelligence), and comes back to what is presented as the best attitude towards naturalism. The first chapter begins describing naturalism: firstly, in a general way, the naturalistic attitude; then naturalism’s historical forms, especially the first American naturalism and naturalism’s return in analytical philosophy; finally, in a more detailed way, contemporary naturalism in all its ontological and/or epistemological forms, more or less systematic, which expresses in some debates (the place of supernatural, the extension of physics, the nature of philosophy, etc.). The author goes on broaching the central problem of normativity and some attempts to naturalise it: the cybernetic, the account of motivation and emotion, the step-by-step scientific approach of normative facts. This second moment leads to a difficulty: the impossibility to leave it up to facts in order to determine whether naturalism succeeds. Therefore the question is: what must we do with naturalism? After a description of non-scientific, or ordinary, or liberal, forms of naturalisms, the author goes in another direction: to go back to naturalism’s spirit, naturalism’s attitude, which expresses in a commitment both theoretical and practical, and in research programs. The second chapter is devoted to cognitive sciences and to their will to naturalise the mind. In a first moment the author traces their history from the first cybernetic and functionalism, and broaches the question of the implementation in the central nervous system and more generally in a biological system, inserted in evolution. In a second moment the author deals with the central question of intelligence and the theory supposed to give an account of it: the modularity, described in its initial form and in its different versions. A point is described more particularly: the innateness in cognition. In a third moment the author describes the requirement for the cognitive science to take into account intentionality, consciousness, mental causality, on one side, and affects, emotions, context, on the other. An analysis is made of the multiplication of theories without consensus. The third chapter is devoted to neurosciences. To begin the author insists on the apparent obviousness of the idea according to which neurosciences are the sciences of mind. The neuronal doctrine is developed in a more detailed way, particularly as regards to the question of the neuronal basis of mental functions, the question of localisationism and the maximal correspondentist program. In a second moment the author focuses on the question of neuroimaging, both in a historical and methodological points of view, making room for criticisms and discoveries that were not made by neuroimaging (in the domain of vision, mirror neurons, neurocalculus and self understanding of the individual). The chapter ends by a description of the criticisms against the dominant paradigm in cognitive neurosciences and a more general reflexion on the connection between neurosciences and cognitive sciences. The fourth chapter is devoted to the evolutionary approaches of man and society. In a first moment, after a general description of a minimal evolutionism, the author describes in a detailed way the evolutionary psychology, especially its strong version in the “Santa Barbara program”. In front of the different criticisms to this program, the author defends its heuristic dimension with three examples. In a second moment, from this evolutionary psychology, he focuses on man’s profound sociality: the aim is to see the cultural evolution as a natural phenomenon, highlighting the role of the social brain and of a process of coevolution gene-culture. The fifth and last chapter comes back to the attitude to adopt in front of naturalism. In a first moment the author describes a phenomena escaping for now to naturalism’s methods: agent’s intelligence, and focuses especially on the notion of context and the appropriateness of the behaviour, in order to give an account of normativity. From this limit in human’s naturalisation, he draws some conclusions about the possibility of naturalising reality, and develops the central idea of a critic naturalism. P. F.
Dans cet ouvrage pédagogique, Claude Baudoin propose d'introduire son lecteur à l'éthologie. Lui-même professeur honoraire d'éthologie et de psychophysiologie, ce livre a été pensé comme un guide théorique pour les non-initiés, davantage que comme un ouvrage à thèse. Ainsi retrouve-t-on en fin d'ouvrage un glossaire très utile contenant tout le vocabulaire technique utilisé dans le corps du texte (pp. 207-216), mais également une bibliographie proposant quelques titres d'ouvrages classiques pour parfaire ses connaissances dans les sciences de l'animal.
Recensant un grand nombre d'expériences réalisées en psychologie animale, C. Baudoin passe en revue le champ de nos connaissances actuelles relatives au comportement, à la cognition et aux émotions animales, trois thèmes composant le sous-titre de cet ouvrage, et que l'on retrouve dans trois de ses cinq chapitres : « à quoi pensent les animaux, et comment ? » (chapitre 2, pp. 65-127), « sensibilité des animaux et émotions » (chapitre 3, pp. 129-150), « connaître le comportement pour mieux comprendre et agir » (chapitre 4, pp. 151, 191).
Après une préface rédigée par Boris Cyrulnik (pp. 5-9), l'ouvrage débute avec un chapitre retraçant l'histoire de l'éthologie : « l'éthologie, étude biologique des comportements » (chapitre 1, pp. 17-64). L'auteur nous rappelle que la création du concept d' « éthologie » remonte à Isidore Geoffroy Saint-Hilaire en 1854 (p. 18), construit à partir du grec ethos, le comportement, et logos, la science. Mais c'est véritablement au XXe siècle, dans les années 1930, avec trois grands auteurs, à savoir Konrad Lorenz, Nikolaas Tinbergen et Karl von Frisch, que l'éthologie s'est imposée comme science du comportement animal en se démarquant notamment du behaviorisme par le fait d'avoir acquis une méthodologie empirique solide (voir à ce propos les quatre questions que N. Tinbergen demande à tout éthologue de se poser lorsqu'il étudie un comportement animal : 1. quelles sont les causes proximales des comportements ? ; 2. quelles sont les causes ultimes des comportements ? ; 3. quelle est l'ontogenèse des comportements ? ; 4. quelle est la phylogenèse des comportements ?).
Tout comme le behaviorisme, l'éthologie a pour projet d'étudier de façon objective le comportement animal. Tous deux s'opposèrent alors au courant vitaliste en psychologie qui amena un grand nombre d'intellectuels de l'époque à subjectiver les conduites animales à l'aune de nos propres représentations. Il s'agissait pour ce courant de charger en signifiants humains un monde et des conduites essentiellement animales (p. 22). Luttant contre cet élan anthropomorphique, le behaviorisme et l'éthologie développèrent une approche objective du comportement animal, laquelle devait être en mesure de révéler le sens intrinsèque de la conduite animale observée. Toutefois, en ramenant la totalité des attitudes que l'animal exécute dans son milieu à de pures conduites réflexes dues au conditionnement opérant du milieu sur l'organisme, et en ignorant la singularité des comportements observés, le behaviorisme s'est engagé dans une démarche réductionniste à laquelle l'éthologie ne souscrivit pas.
Telle qu'elle s'est édifiée, l'éthologie est une science carrefour. Elle établit ses fondements à la croisée des sciences naturelles et des sciences sociales, tant et si bien qu'il est difficile de la situer sur le terrain scientifique car elle a pour projet d'étudier objectivement ce que l'animal déploie subjectivement dans le monde. Naviguant entre l'observation et l'interprétation, entre un discours objectivant et internaliste, à la fois biologie nourrie de darwinisme, l'éthologie n'en demeure pas moins une psychologie autant qu'une sociologie à part entière.
C'est William D. Hamilton, le premier, qui parla de « comportements coopératifs » (pp. 34-35), anticipant ce qui deviendra plus tard la sociobiologie, une discipline émergente de l'éthologie. A ce titre, on peut également citer le concept d' « empreinte », traduit parfois par « imprégnation » (Prägung), théorisé par K. Lorenz, et qui permet d'expliquer l'attachement systématique de l'enfant à un congénère, généralement sa mère, et qui permet également de souligner la faculté naturelle chez l'individu juvénile d'être immédiatement ouvert sur le monde et les autres (p. 43).
Partant de là, le grand concept de l'éthologie fut celui d' « instinct », comme nous le rappelle C. Baudoin. C'est d'ailleurs majoritairement sur ce point que behavioristes et éthologues divergent. Pour les premiers, l'animal est doté d'un ensemble d'instincts réductibles à son espèce. Ce sont eux qui font la singularité des espèces animales, et ce sont eux qui expliquent la réalisation dès la naissance de comportements souvent spectaculaires d'efficacité. On peut définir l'instinct comme étant un principe endogène à l’individu, lequel régule les actions qu'il accomplira dans son milieu. L'animal semble ainsi être câblé dès sa naissance avec le monde au sein duquel il se déplacera.
À l'opposé, les behavioristes prétendent que l'ensemble des comportements animaux sont la somme de conditionnements continus. Chaque animal est en interaction constante avec son milieu, et c'est auprès de celui-ci que l'animal apprend à ré-agir relativement à chaque situation. L'organisme individuel prendrait donc la forme de l'organisation environnementale autour de lui, ce qui revient à dire que l'animal informé par son environnement, au sens aristotélicien. Là dessus, les éthologues pensent autrement. Ces derniers jugent que c'est l'animal qui, dans une certaine mesure, donne forme au milieu dans lequel il vit. C'est à partir de son « câblage cognitif » que l'animal constitue un milieu qui lui est propre (Umwelt), au sein d'un monde objectif (Welt), identique pour tous les êtres vivants : en d'autres termes, l'animal donne forme à un monde qu'il vient habiter par le milieu.
Cependant, avec l'essor des sciences cognitives et des neurosciences, on comprend aujourd'hui l'instinct avec plus de souplesse qu'autrefois. L'épigénétique, qui étudie en biologie les changements génétiques à l’œuvre dans le vivant, permet d'expliquer par l'environnement ou par l'apprentissage, les variations dans l'expression des gènes chez certains individus (p. 39). Il convient alors d'étendre la compréhension que l'éthologie pouvait se faire du comportement animal à une perspective plus relationnelle du vivant, où l'animal serait en relation étroite avec son environnement et les autres, et de ne plus l'isoler sous une détermination génétique. En cela, l'éthologie reprend la démarche évolutionniste mise en place par Charles Darwin, pour qui l'environnement avait un rôle actif dans la modification des espèces.
On parle aujourd'hui d'écologie des populations, qui est un champ d'étude de l'écologie comportementale (p. 60), et qui ne doit pas être confondue avec la sociobiologie. Cette dernière ne s'intéresse qu'aux comportements sociaux animaux (altruisme, coopération, agressivité, etc.), en réduisant ces comportements à un ensemble de gènes hérités propres à l'espèce. En effet, la sociobiologie situe la théorie de l'évolution au niveau génétique, les gènes étant les acteurs de la sélection naturelle. L'écologie comportementale, au contraire, a pour ambition de traduire sur un modèle mathématique et évolutionniste parfois réducteur lui-aussi les comportements que l'animal exécute vis-à-vis de son milieu. C'est dans cette optique que John M. Smith proposa le concept de « stratégie évolutivement stable » (p. 62), qu'il reprit à la théorie des jeux dans un contexte évolutif, et où celui-ci permettait d'expliquer la stabilité des groupements animaux à partir des intérêts évolutifs des individus engagés dans un groupe. Un des exemples bien connus rapportés dans ce livre est celui de la stratégie mise en place par deux congénères pour obtenir une même ressource, typiquement une femelle, mais cela peut également être un point d'eau ou de la nourriture. On oppose une stratégie agressive dite « faucon » à une autre, plus pacifique et ritualisée, dite « colombe ». La stratégie « colombe » ne saurait être évolutivement stable dans la mesure où elle finira fatalement par être évincée au profit de la stratégie « faucon », résolument plus agressive. Toutefois, la stratégie « faucon » n'est pas viable non plus étant entendu que chaque individu s'expose à être blessé, voire tué. Finalement, il ressort de cet exemple qu'une stratégie mixte pourra émerger en tant qu'elle délivrera le plus de bénéfices aux individus qui la mettent en pratique. Cette dernière consistera à adopter une stratégie « faucon » uniquement lorsque l'individu sera situé sur son territoire, mais de déployer une stratégie « colombe » dès lors qu'il se trouvera en dehors. Selon J.M. Smith, l'évolution aurait ainsi sélectionné un comportement territorial, ce qui amène à penser l'importance de la vie sociale chez l'animal. L'ouvrage se poursuit sur la question de la cognition animale. L'auteur balaie plusieurs domaines de compétences cognitives pour lesquels les animaux se montrent particulièrement doués. Il commence par noter « les capacités de représentation et d'orientation dans l'espace » chez certains oiseaux nocturnes s'aidant des constellations la nuit pour se repérer sur terre (p. 73). C. Baudoin évoque ensuite « les capacités d'apprentissage » chez les animaux, et précise qu'il existe différentes modalités d'apprentissage chez les mammifères, comme l'émotion ou encore l'olfaction (p. 90). L'auteur évoque le cas spectaculaire d'un chien qui apprit plus 1000 noms de jouets en seulement 3 ans (pp. 90-91). On peut noter, à ce propos, que si cet apprentissage est spectaculaire c'est précisément parce qu'il est extra-ordinaire, au mot près. Comme l'auteur le relève lui-même, au cours des 10 années durant lesquelles les chercheurs étudièrent les capacités d'apprentissage des chiens, seule cette femelle border collie s'est montrée capable de lier conceptuellement un mot à un symbole, et cela en pas moins de trois ans. Cette remarque simplement pour tempérer les recherches qui se font actuellement dans le domaine des sciences cognitives et qui ont tendance à vouloir affubler les animaux de capacités qu'ils n'ont pas, non parce qu'ils seraient inférieurs à l'homme, mais bien plutôt parce que ces capacités ne leur seraient d'aucune utilité dans leur monde propre (Umwelt).
Enfin, l'auteur cite « les capacités de dénombrement » présents chez les primates (pp. 92-93). D'une manière générale, ce qui ressort de ces résultats, et ceci afin d'éviter tout écueil anthropocentrique, c'est la nécessité de restituer sous un contexte naturel ces données obtenues en laboratoire. Cela permet de cerner les motifs fonctionnels qui sont à la source de ces comportements.
L'auteur s'intéresse ensuite dans un troisième chapitre à la question de la sensibilité animale. L'un des apports majeurs de l'éthologie à la question animale a certainement été la mise en lumière de la dimension du sensible chez l'animal. Depuis Darwin et son étude sur L'Expression des émotions chez l'homme et les animaux, Paris, Payot, Petite Bibliothèque, 2001, il nous est permis de comparer les émotions humaines et animales à partir d'une perspective évolutive (p. 129). L'émotion serait une adaptation de l'organisme à l'environnement, ce qui expliquerait par exemple certaines phobies telles que la claustrophobie ou encore l'arachnophobie, celles-ci s'étant transmises à l'espèce de générations en générations à une époque où le confinement au sein d'espaces réduits, comme les grottes, et où les araignées, étaient des dangers constants et plus menaçants dans l'environnement humain qu'ils ne le sont de nos jours. De plus, il est possible de tracer une origine phylogénétique commune aux émotions des mammifères, ces dernières ayant pour « fonction de permettre une adaptation rapide aux conditions d'environnement et la survie individuelle » (p. 138).
Aujourd'hui, un psychologue comme Jacques Cosnier, tempère cette lecture exclusivement déterministe et objectiviste de l'émotion pour en donner une vision incluant davantage de subjectivité. Il explique que l'émotion est un phénomène objectif, certes, c'est-à-dire qu'il traduit un état physiologique en lien direct avec l'environnement, mais qu'il se situe sur fond de subjectivité, car c'est dans le creux de l'existence de l'individu que l'émotion survient (pp. 131-132). De là, il devient nécessaire d'utiliser l'analogie pour rendre compte des émotions animales, l'observateur n'étant en mesure de sentir le vécu subjectif de l'animal qu'à partir de ses propres impressions sensibles fondamentalement humaines (p. 132).
Si l'étude de l'émotion chez l'animal en est encore à ses débuts (p. 150), on sait d'ores et déjà que l'émotion est prise dans le jeu des relations sociales animales et qu'elle joue un rôle actif dans la dynamique des groupements animaux. D'une part, l'empathie serait un vecteur de coalitions sociales chez les oiseaux et les mammifères (p. 140-141), et d'autre part, certaines situations sociales désorganisées, comme la confrontation à un agent stressant persistant, peuvent générer chez l'animal des pathologies parfois lourdes, telles que des stéréotypies, des ulcères gastriques ou encore des troubles reproducteurs (p. 145).
Enfin, ce livre se conclut par une incursion dans le champ de l'éthique (chapitre 4). L'étude et la compréhension du comportement animal est un bon moyen pour nous, humains, d'améliorer nos interactions avec lui. Les avancées en éthologie doivent nous permettre d’interagir mieux avec l'animal, c'est-à-dire de prendre la mesure de ce que représente pour l'animal le fait de vivre. Chaque animal est une existence singulière qui possède ses propres intérêts-à-vivre, intérêts eux-mêmes corrélés à une phylogénie propre et à un vécu réductible à l'animal lui-même. Cette reconnaissance d'intérêts-à-vivre propres à l'animal peut ainsi trouver une application concrète autour de la question du bien-être des animaux d'élevage (pp. 157-158), des animaux de laboratoire (p. 165), mais également autour de la situation des animaux élevés en captivés, qu'il s'agisse de zoos, d'aquariums (p. 161), de réserves naturelles, ou encore de la situation particulière qu'est la domestication animale.
G. H.